Pourquoi Gérard Collomb ne vous a-t-il pas confié sa campagne en 1995 ni
en 2001 ? Préférant s'adresser à Jean-Marc Requien, un homme de droite ?
Gérard est un ami depuis toujours, j'ai
toujours été avec lui y compris dans ses périodes noires et ses traversées
du désert. Il m'a demandé des choses que j'ai toujours remplies pendant 20
ans. La dernière campagne je ne pouvais pas participer parce que j'étais
candidat. Celle de 95, il avait peut-être envie de changer. Vous savez,
les relations entre un client et une agence sont toujours très complexes
et avec moi il ne voyait pas seulement l'agence, il voyait aussi un ami et
on en a parlé, on a discuté du positionnement...
Les proches de Gégé pensent que votre seul un point commun avec
Collomb est le fait que vous ayez rasé tous les deux votre moustache...
Écoutez, je pense que ceux qui ne voient
pas mon quotidien ne savent pas que je suis très proche de Gérard et que
j'aime bien travaillé pour lui et avec lui.
Vous êtes le multimillionnaire d'une municipalité socialiste. Comment
gérez-vous ce paradoxe ? Comptez-vous faire un don substantiel à la
communauté ?
D'abord, je n'ai plus les moyens d'être
un mécène pour la ville et puis deuxièmement j'ai plutôt baissé de revenus
depuis que je suis élu. J'ai quitté mes fonctions au sein de l'agence et
je m'occupe de dossiers historiques mais je ne suis plus dans l'agence.
En 2001, vous embarquez dans l'équipe Collomb avec le grade d'adjoint à
l'international. Combien de langues pratiquez-vous ?
J'ai appris le latin grec et je tente de
pratiquer l'anglais qui suffit largement dans toutes les réunions
internationales.
Quel bilan de votre action tirez-vous à mi-mandat de votre délégation?
Je m'étais fixé l'objectif d'être
président des Eurocités ! On va l'être et je me rends compte que c'est une
partie minime par rapport à tout ce que l'on fait. Je suis fier de
l'action que nous faisons dans les réseaux : je vous rappelle que nous
sommes présents au comité exécutif de l'ONU des villes, dans le réseau
Ville Lumière, président d'Eurocité, présent au comité exécutif des villes
asiatiques. Nous sommes entrain de rentrer au comité des villes
éducatrices, nous sommes aujourd'hui dans les réseaux une des villes les
plus actives dans ce que l'on appelle la diplomatie des villes ou
l'influence des villes.
Quel est votre sentiment sur le chemin parcouru ?
Je suis très fier de ça puisque nous
sommes partis de pas grand chose. Nous sommes partis du carnet d'adresses
de Raymond Barre qui était formidable et de sa stature internationale.
Nous, on avait rien, en dehors de l'expérience de Gérard Collomb à la
Fondation Jean Jaurès, moi j'étais un béotien.
Je pense que nous avons pris les choses complètement à l'envers par
rapport à ce qui était fait auparavant.
Que va-t-il se passer dans les 4 prochaines années qui viennent ?
Il y a plein de combats...
Par exemple, en ce moment nous sommes entrain de nous battre pour la
Conférence des climats (qui a servi à fonder Kyoto) et on a bon espoir de
la gagner en 2006. Ce sont de très beaux succès, on se bat pour ça. La
présidence d'Eurocité, il faut maintenant l'assumer. Nous sommes
l'interlocuteur des 120 plus grandes villes d'Europe auprès de Bruxelles
et de la commission européenne. Je trouve que ce sont des choses
formidables.
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