Spécial Marc Vivien Foé

Jours de deuil à Dardilly

« C'est toujours plus dur pour ceux qui restent ! » Cette formule en apparence banale prend tout son sens avec le décès de Marco, 28 ans seulement, marié et père de trois enfants. Le clan familial fait corps autour de son épouse Marie-Louise et de son frère Emmanuel.

Transporté à l'Institut médico-légal, le joueur n'en a pas fini avec le monde des hommes. Loin des siens, sa dépouille va subir toute la journée de vendredi les assauts des médecins légistes qui recherchent - à la demande du parquet - les causes de la mort. Ultime répit, en milieu d'après-midi, quand Gérard Collomb et Thierry Braillard viennent se recueillir auprès d'elle. Jean-Michel Aulas fera de même dans la soirée. Le maire de Lyon annoncera dans la foulée son intention de baptiser l'un des prochains stades en construction du nom de l'international camerounais.

Sa famille est réfugiée à l'intérieur de la propriété familiale, sise à deux encablures de la Porte de Lyon. Une longue journée au cours de laquelle ils vont faire face, dans la plus grande dignité, aux obligations qui leur incombent. Dans la matinée, ils accueillent une délégation conduite par Joseph Blatter, président de la FIFA et son homologue camerounais. Dans le parc de la propriété, les joueurs se recueillent devant les nombreux portraits de Marco disséminés sous les frondaisons...

Dans l'après-midi, le ballet des fournisseurs s'accélère, à commencer par les livreurs de fleurs et de matériel de location. On décharge des tables et des chaises qui sont disposées dans le jardin pour accueillir les visiteurs qui se pressent au portail. Parmi eux, de nombreux amis mais également plusieurs journalistes britanniques venus tout spécialement de Londres. (Prêté par l'Olympique Lyonnais, Marco évoluait cette année sous le maillot de Manchester City, ce qui explique cet intérêt des médias british, dont il est connu qu'ils font rarement dans la dentelle...)

Les reporters des dits journaux la jouent profils bas et présentent leurs condoléances à la famille qui ne semble pas leur tenir rigueur (est-elle seulement au courrant ?) des débordements survenus le matin même. En effet une polémique s'est développée en Grande Bretagne à l'encontre des tabloïds qui ont publié en pleine page les photos du joueur écroulé sans vie sur la pelouse, les yeux révulsés.

Les journées de samedi et dimanche ont été consacrées à l'accueil des amis et aux préparatifs du départ pour le stade de France. Marie-Louise, l'épouse de Marco, a tenu à être présente à la finale. Elle a demandé aux joueurs camerounais de jouer en la mémoire de leur numéro 17, disparu lors de la demi-finale à Gerland. Un stade fleuri par de nombreux anonymes (photo olympiquelyonnais.com).

Parmi les hommages unanimes rendus par le monde du football et la presse sportive, signalons le très émouvant sujet réalisé par nos amis d'OL Télé qui ont rediffusé une interview de Marco réalisée dans le cadre d'un OL Zoom. A la question : « Quand vous arriverez au paradis, que souhaiteriez-vous que Dieu vous dise ? », le joueur avait très simplement répondu : « Viens à côté de moi ! »

Nul doute qu'il y soit.

Une messe solennelle en sa mémoire sera célébrée jeudi 3 à 16h en la primatiale Saint Jean. Le corps du joueur sera ensuite rapatrié au Cameroun.

A suivre, Rallye Smart, un dimanche à la campagne !

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