|  Jocelyne 
Sibuet, princesse d'alpage
 
 
 
 Photos © Jean-Luc 
Mège   
Par 
Françoise Petit 
 « Mon domicile c'est où habite mon chien ». « Plume » aussi 
massif que peut l'être un Bouvier bernois, marque le périmètre d'affectivité de 
sa maîtresse tel un berger amoureux d'une princesse. Ici à Megève dans une ferme 
parmi les fermes, Jocelyne superwoman ancre ses repères pour marcher de l'avant. 
« On se construit dans le faire » dit-elle à ceux qui pourraient croire que le 
monde Sibuet appartient au hasard !
   
   
La terre qu'elle laboure par délice du jardinage est celle 
qu'on foule en Haute Savoie, là où elle est née. Le grand air des montagnes, les 
bruits d'alpage et une foison d'images stockée depuis Praz-sur-Arly son premier 
village ont préparé la future Madame Sibuet aux sommets de la réussite. Avec 
Jean-Louis qui allait devenir son mari (conjugalement séparée aujourd'hui 
mais associée avec bonheur dans l'entreprise) ils oxygènent les concepts 
hôteliers depuis les années 80. Leur « coin du feu » établissement test du côté 
de Megève feront craquer les clients par son charme servi sur un plateau de 
convivialité aussi exclusif qu'une tarte aux myrtilles. L'on connaît la suite et 
l'authenticité des réalisations Sibuet (lire encadré).    
Au cur du hameau des Fermes de Marie, un chalet se glisse 
parmi les autres. Nul repère pour trouver le « home » de Jocelyne sinon Plume 
qui veille nonchalamment à la maison. Irène la gouvernante, d'entrée, vous 
explique qu'elle est au service d'une vraie princesse ! Une princesse très 
active : mère de famille (Nicolas et Marie) chef d'entreprise, 
artiste-peintre, (style naïf), décoratrice, cuisinière (la cuisine d'instinct ou 
familiale), nologue (au sortir d'un stage intensif à l'Université du Vin de 
Suze-la-Rousse) sportive, et auteur d'un livre qui vient de paraître chez 
Flammarion « La Maison 
de nos vacances ». La saveur des rêves de l'ouvrage invite à parler d'un art des 
ambiances  façon Sibuet « pour optimiser au plus juste l'espace intérieur, la 
réflexion initiale doit dégager en priorité les éléments d'un confort sensoriel, 
esthétique que l'on veut obtenir. Bien-être et plaisir des yeux ». Ces 
objets, ces choses, ces meubles qui rendent bavard peuplent l'univers d'une 
femme infatigable qui a trouvé la parade pour « s'énergiser » donc énergiser les 
autres.  
    
Vive la forme ! Un spa construit autour de cinq éléments, 
la pierre des glaciers, le bois, l'eau vive, le feu, la terre, autorise dans son 
écrin mégevan toutes les audaces relaxantes. Les soins aux plantes de montagne 
reçus zen sur zen par les accros d'équilibre, font une belle sortie du chemin de 
Riante Colline (l'adresse des Fermes). C'est désormais à l'international que 
Jocelyne Sibuet traite ses affaires de fermes de beauté par « pure altitude » 
interposée. De Shangaï à Tokyo en passant par Moscou la petite-fille d'un col 
rouge* parfume ses idées et imprime une griffe savoyarde dans les plus grandes 
métropoles de ce monde. Princesse mais aussi ambassadrice... mais encore ? «  
Je suis colérique et impulsive » regrette Jocelyne qui compte réduire ses 
défauts dans le dernier eldorado que 
la Compagnie des Hôtels de Montagne se réserve de conquérir : Zanzibar au 
Mozambique.  
  
* déménageurs 
savoyards qui montaient à Paris pour charger des camions après les ventes aux 
Enchères de Drouot et tenaient des bancs d'écaillers
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