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21 novembre 2005

 

 Un home d'ouverture
 
pour Richard et Dominique Brumm


Richard et Dominique Brumm

 Photos © Jean-Luc Mège
 

Par Nadine Fageol

 

Chez eux, la console Empire fait bon ménage avec sculptures contemporaines et fauteuils Le Corbusier. De là à ce que l'avocat d'affaires estampillé à droite vire au centre gauche il n'y a qu'un pas. Rompu à l'urgence et au conflit, l'adepte de consensus se dit prêt à aller aux municipales auprès de Gérard Collomb... Joker.



 

Il a une belle tignasse argent, l'iris au bleu horizon typiquement de droite, la stature limite impressionnante dans le costume de bon faiseur, mais ce qui caractérise Richard Brumm c'est sa voix grave d'orgue. À l'aise, décontracté sans familiarité, c'est certain, l'avocat doit faire sensation les jours de plaidoiries. Dans l'immédiat, en compagnie de Dominique sa femme, il donne la réplique dans un aérien duplex toutes portes ouvertes sur la cité. En 1991, il rapatrie en trois jours, famille et cabinet dans le sixième arrondissement. Enfin aux anges, ce petit dormeur peut s'éclipser à pied dès potron-minet pour retrouver ses dossiers à cinq heures trente ou six heures. Conséquence pas de bureau dans la maison sur le toit de Lyon. Aujourd'hui il avoue lever un peu le pied, avec trente personnes dont cinq associés, le cabinet tourne à plein régime et la relève assurée. Au fil du temps, « les clients sont devenus des amis et les amis des clients » suffisamment pour que notre homme fasse sa place au sein de la société civile jusqu'à prendre la tête du Prisme, club de chefs d'entreprise au droit d'entrée avoisinant quatre fois le Smic. Dans un sourire franc, il dit « on sort beaucoup », et reçoit tout autant comme en atteste la bouteille d'anisette en format deux litres.



 

Au fur et à mesure de la conversation se dessine un homme qui a su manœuvrer en bonne intelligence. Né « du côté pauvre de la famille », mention bien lyonnaise, il a dix ans quand sa mère disparaît. Grand-mère prendra la relève pour lui se sera la liberté. En 1965, il rencontre Dominique au lycée, l'Ardéchoise toute menue au teint doré. Très vite, il annonce sa volonté de l'épouser ; probablement attentiste, future belle mère réclame des diplômes. Le jeune avocat se forge le bagout chez les autres tandis que Dominique sévit chez un débutant nommé Foriel-Destezet, futur patron d'Ecco TT ! Les enfants arrivent, trois, Dominique ne s'occupe plus que de la tribu. Bref rien de répréhensible dans la vie des Brumm gouvernée par des amitiés déterminantes dont maîtres Ianucci et Sapin, le notaire Xavier Ginon et Henri Rossignol composent le noyau dur. Avec Franck Trepsat, Brumm traverse sa période vroum vroum, collectionneur de voitures, des grosses rouges avec quarante douze lions dans le moteur. Le rêve de gosse apaisé, il n'en possède plus qu'une.

 

En revanche, de son amitié avec Anaf et son acolyte Martinon est née une passion nourrie pour l'art contemporain. La sculpture est entrée dans la maison, par un pied de nez quasi psychanalytique, il rachète à sa propre famille un bronze qui enfant lui faisait peur ! Alors un pouce de César ou une compression de plaques minéralogiques, n'en déplaisent aux autres, le couple en redemande d'autant qu'il s'est pris au jeu de la vente aux enchères. Dans la maison sur le toit, la vie file et les envies avec. Le salon estampillé Nogaret a fait place aux grands classiques du design. L'ami Sansavini d'Arrivetz conseille quatre fauteuils Le Corbusier couleur beige Hermès qui voisinent avec deux canapés en textile rouge à la durée de vie ici menacée, tout comme la console Empire ruisselante de photos de famille.

À l'approche de la soixantaine Richard Brumm tire de son expérience un goût avéré pour la stratégie, l'urgence et le conflit. Badin, on le titille sur ses vacances passées à Megève en compagnie de Gérard Collomb, sur ses envies de se frotter à la chose politique. Et de laisser tomber, « toute ma vie, j'ai rêvé de faire de la politique. Si Collomb maintient son esprit d'ouverture, je suis prêt à le suivre aux prochaines municipales. Je le connais depuis 30 ans, j'y vais pour le bonhomme et pour gérer. Je suis protestant et souvent choqué du sectarisme existant. Je ne suis pas un gauchiste patenté mais adepte d'un large consensus. De plus, je reste convaincu qu'il faut deux mandats pour qu'un homme politique ait le temps de se réaliser. » Entre sculptures classiques et contemporaines, l'intérieur du couple Brumm est un havre de cohabitation, en phase de mutation contemporaine côté mobilier, la console Empire à deux pas d'un fauteuil Le Corbusier ne fait pas désordre. Alors place au consensus. 

 


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